Je reconnaîtrais la rue Baker parmi toutes les rues du monde. Le restaurant L’Ulivo se situait
auparavant à droite, juste après la sortie du métro londonien. Juste à côté, à gauche, se trouvait un salon de manucure. De l’autre côté de la rue, une queue patientait pour visiter le Musée Sherlock Holmes. A côté du musée, le Volunteer Pub se distinguait avec ses couleurs camouflage.
Un peu plus loin dans la rue, on aperçoit cet immeuble en briques rouges et son emblématique logo bleu et rouge. Je me vois m’y diriger, pendant presque deux ans, ma tête pleine de rêves et, dans mon for intérieur, ce sentiment de bonheur de ce que j’étais en train de vivre.
Lorsque je suis arrivée à la London Business School pour commencer mon EMBA, j’étais loin
d’imaginer l’impact que l’école et sa communauté foisonnante de professeurs, d’étudiants et d’alumni auraient sur moi. J’étais plutôt introvertie, peu adepte de banalités, mais une fière détentrice d’un diplôme en psychologie et une décennie d’expérience dans les assurances et la santé. Pour continuer à gravir les échelons professionnels en management, j’estimais qu’il était temps de troquer mes bouquins de psycho pour une formation plus « business ». Je suis venue à la LBS pour son programme en management.
J’étais loin d’imaginer que ce que j’apprendrais à la LBS était avant toute chose une capacité à comprendre l’humain.
Au cours de mes 15 mois à la LBS, j’ai étudié le marketing, la finance et l’entrepreneuriat. J’ai échangé avec des professeurs et des camarades de classe. J’ai été à Dubaï et à Beijing, j’ai travaillé sur des projets internationaux et ai participé à des évènements aux côtés de sommités.
L’élément qui, indéniablement, a eu le plus d’impact sur moi était la communauté : un groupe international et brillant d’étudiants et d’anciens élèves qui échange, apprend ensemble, partage, tour à tour recevant et donnant — échanges qui créent des opportunités. Avec le temps, j’ai surmonté ma timidité et ai commencé à tisser des liens, à partager, à parler en public, à comprendre comment engager des conversations avec des inconnus. En plus, j’ai appris à y prendre plaisir !
Aujourd’hui, je dirige ma propre entreprise. J’enseigne dans des écoles de commerce et des universités. J’ai cofondé une association qui accompagne des entrepreneurs dans le développement de leur projet. La compétence que j’utilise le plus dans mon travail est la maîtrise du processus par lequel nous apprenons.
Je ne parle pas d’apprendre comme l’on apprend la photographie ou le codage informatique, ou des données factuelles sur l’économie ou les finances. Je parle d’être pleinement engagé dans le mécanisme de l’acquisition du savoir, du savoir-être ou du savoir- faire. En somme, apprendre à mieux apprendre.
Voici quelques observations issues de ce que j’ai appris sur la manière dont l’être humain apprend:
Nous apprenons lorsque nous faisons confiance
Tant que je suis capable de construire un rapport avec autrui et de voir le monde à travers leurs yeux, peu importe ce que je ne sais pas — par eux, j’apprendrai. Tant que je pourrai bâtir de la confiance, je peux apprendre tout ce que je souhaite. Comme si la confiance et l’ouverture d’esprit étaient les prérequis pour apprendre.
Nous apprenons lorsque nous prenons conscience que ceux qui nous entourent ont la réponse, ou une partie de la réponse
J’échange avec mes amis, ma famille et mes associés avant de prendre toute décision importante. Je parle avec eux même si je connais d’avance ma réponse. Comme lorsque l’on apprend une langue : l’essentiel est de croire que ceux qui nous entourent savent tout ce qu’il y a à savoir. C’est en écoutant attentivement que nous arrivons à parler cette langue couramment.
Nous apprenons lorsque nous réalisons qu’il n’y a pas d’autre choix que de continuer à apprendre
Quand je rencontre d’autres anciens élèves, peu importe à quelle période ils ont été scolarisés à la LBS et dans quel programme : nous ressentons une connexion quasi immédiate, peu importent nos âges, nos professions ou nos langues maternelles. Ce que nous avons en commun est palpable.
©Texte français par Patricia Lane